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Textes du 30 septembre

Photo du rédacteur: Caroline FrémontCaroline Frémont

Je partage avec vous les premiers textes des participantes de la Journée du 30 septembre. J'espère en recevoir d'autres et pouvoir les partager dans d'autres posts.


Ecriture "à la Delerm"


Présentation du livre Les mots que j'aime de Philippe Delerm et lecture d'une définition extraite de cet ouvrage.

Ensuite proposition d'écriture : choisir un mot et écrire sa "définition" à la façon de Philippe Delerm : sa sonorité, son rythme, ce qu’il éveille en nous...

 

Tataki zomé est, selon ma classification personnelle, un mot rigolo à prononcer. Certains, vous diront qu’il s’agit d’un nom commun du genre masculin mais ce qui est certain c’est que sa pratique est hors du commun. C’est la rencontre entre les feuilles suspendues d’un mûrier, d’un figuier voire d’un cognassier et une promenade en solitaire ou entre amies.

Seules les feuilles dont vous percevez encore l’énergie circuler dans leurs veines, peuvent être détachées de leur arbre généalogique. Une fois l’arbre remercié de cette séparation spontanée mais réalisée avec doigté, elle sera prise en charge par une main experte qui la placera entre une pierre aussi plate que possible, sans aspérités et une autre main, plus ferme, munie d’un petit maillet qui imprimera sur un tissu de préférence blanc, usagé, sa copie conforme gravant ainsi l’essence même de la feuille précédemment choisie.

Cette pratique est conseillée l’été lorsque le suc atteint son paroxysme. Pour les feuilles d’automne, vert délavé, rouge chatoyant ou brunes incrustées, laissez tomber, elles ne feront pas l’affaire de cet art japonais ancestral dont je suis tombée sous le charme cet été.

 Leila



Bonheur: une chose que beaucoup de personnes recherchent et qui est pourtant juste sous nos yeux. On peut le trouver un peu partout et un peu tout le temps, mais il faut juste se rendre compte qu’il est là, dans le moment qu’on vit. On le retrouve dans des instants de rire avec de vrais amis, dans les instants de chaleur avec des êtres chers, ou même le temps d’un instant, lorsque deux regards se croisent, qu’ils n’ont pas besoin de dire quelque chose pour comprendre ce qu’ils ressentent. Cela me donne un certain bien-être en y repensant, un sentiment d’apaisement, de sérénité, où pour un certain temps, rien ne pourrait déranger cette sensation. Ce bien-être, je le ressens aussi quand je prends du temps pour moi, quand je fais des choses qui me font sentir bien, ça peut être aller chez le coiffeur, me faire une beauté ou juste lire. Il y a tellement de petits instants, qui nous font sentir bien. Et ces moments de sérénité m’amène à une joie, la joie de me sentir si bien, d’avoir pris du temps rien que pour moi, la joie d’évoluer à ma façon, la joie d’avoir faits des efforts alors que c’était dur de se lever et de s’y mettre. La joie d’avoir rencontré des personnes qui nous apportent du positif ou nous apprennent des leçons. La joie d’apprendre tout court aussi, la joie d’être sorti de sa zone de confort ! La joie, c’est bon et j’aime la ressentir. Elle n’est, bien sûr, pas toujours là, mais même si il y a des moments difficiles à traverser, je la ressentirai à nouveau.

Clara


Le mot : chienne

 C’est écrit dans le Littré, donc c’est vrai. Une chienne est la femelle du chien, animal domestique à quatre pattes descendant du loup. Ma chienne à moi ressemble à un petit renard couleur champagne. Ses yeux sont des billes noires et lumineuses. Elle est vive et curieuse. Son petit nez pointu lui donne son nom de race : Spitz. Vieillissante, sa langue se glisse entres les dents entrouvertes. Elle est agile sur ses quatre pattes toues fines comme une danseuse et adore grimper dans les rochers. Sa queue lui sert de dirigeable. Ce qu’elle préfère, c’est attraper et rapporter sa balle, puis elle pose sa patte dessus en parfaite footballeuse.

​Vous l’aurez compris, quand elle n’est pas avec moi, elle me manque !

C’est un vide dans mon cœur que seul sa présence peut combler. Voilà pour le sens et le contenu du mot chienne pour moi. Sa forme se compose de trois syllabes, équilibrées comme une valse en trois temps grâce à la diphtongue si bien respectée dans le théâtre classique : chi-en-ne. Le Chi chinois, le Prana en sanskrit, mon oxygène, ma source de vie et de joie. Évidemment, les français en ont fait aussi un verbe conjugué : je, tu, il, elle, ils chient. Et les chiennes chient une fois par jour, comme les humains et ça fait du bien. Cycle de vie, cycle de digestion, de transformation. She, elle en anglais, my princess, she’s the best. -en- se prononce comme la lettre N, initiale de nature, de laquelle les animaux nous rapprochent. -ne : signe de la négation, ne pas faire ceci, ne pas faire cela, apprivoiser, éduquer l’animal pour vivre en harmonie avec lui, puis éviter au maximum de poser des interdits, pour vivre en harmonie, parce que cela fait longtemps qu’elle a compris ce qui me fait plaisir, ou pas. -ne, terminaison féminine du mot chien, si court et masculin en une seule syllabe. Avoir du chien, c’est positif, mais être une chienne devient péjoratif. Pourquoi chienne inspire tant d’expressions négatives ? Je ne comprends pas. Chienne de vie ? Pour moi, chienne n’

a que du positif. La mienne de chienne n’est que joie et bonheur, communication avec le monde animal dont nous faisons partie, dont nous sommes issus, union avec la nature qui nous accueille en son sein. Ma chienne, ma reine, la mienne, qu’elle vienne me retrouver – vite.

Susanne



Écriture à partir de reproductions de tableaux


A partir de reproductions de tableaux (thématique de l'automne) :  choisir un des tableaux proposés; isoler un élément de ce tableau  et écrire un monologue.

C’est l’élément choisi qui monologue, soit en lui-même soit en s’adressant à un autre élément présent dans le tableau : qu'est ce qu'il voit, qu'est ce qu'il ressent, que pense-t-il, qu’imagine-t-il ?


Je suis Zinzibulon et sachez que je zinzibule particulièrement en automne car zinzibuler c’est aussi chanter et chanter c’est colorier les sons.

Je suis perché sur mon nid pour vous humains encore endormis dans vos chaumières.

Je veille, mais attention ne vous y méprenez pas, je ne surveille point.

Je pointe plutôt mon bec vers l’horizon, d’une part pour admirer la naissance de l’automne, tant redoutée par certains et d’autre part, cela me permet de garder un bon équilibre sur mes deux pattes.

Depuis mon mirador, j’aperçois les toits sans fumée, c’est normal, les hommes ne sont pas encore réveillés.

Oh, je vois ma copine la girouette sur le toit de notre église et croyez-moi, elle ne sait jamais où elle va.  Un coup à gauche, un coup à droite, à croire qu’elle regarde un match de tennis.

Puis surtout, ce que je vois au-delà des montagnes, c’est l’arrivée de l’automne et ses couleurs chatoyantes teintées de rouge, de brun et enfin je te vois, toi.

Leila


Image d’automne décrite au JE

 Matinée d’automne, pour la promenade du matin, il fallait se lever de nuit. Pourtant, j’étais bien, enroulée dans mon panier sur ma fourrure chaude et odorante. Un petit pipi ça va, mais une balade, quand même, qu’est ce qui lui prend ce matin ? D’où tient-elle cette énergie ? Elle oublie mon âge, un petit tour me suffirait bien. Bon, aller, c’est parti, une patte devant l’autre, je vais bien y arriver. Je vois bien que ma queue bat le rythme de ma joie de me promener avec elle. Elle prend le chemin du bois, du lac, c’est loin, mais c’est chouette. Toutes ces odeurs ! Et hop, premier pipi pour le voisin, je suis passée par là ce matin. Ah, je digère bien en trottinant, aller une crotte bien au bord du chemin. Ne te retourne pas, laisse-moi du temps et mon intimité, c’est un moment précieux, je te rejoindrai. Me voilà ! Youppie, rattrapée. Les herbes, les fleurs, les arbres, tout rouges, ça change. Les oiseaux chantent. Et ces odeurs intensivées par l’humidité. Tiens, des champignons, elle les ramassera au retour. Je me nourrisl’imaginaire de toutes ces odeurs, c’est comme pour eux lire le journal avec les nouvelles du jour. Qui a dit qu’un chien n’avait pas d’imaginaire ? Vous m’avez déjà vu rêver ? Ils s’en passent des choses. J’adore cette promenade. Voilà le banc, ouf, va-t-elle ou ne va-t-elle pas s’assoir ? Je vais l’inviter au repos en m’installant en dessous du banc et l’inciter ainsi à se poser. Repos. Relaxation. Rêverie. Que de bonheur en cette matinée d’automne.

Susanne


Ecriture à deux voix


-  Temps 1 :Écrire chacun.e, sur une feuille volante, un petit texte qui décrit un lieu sans y faire apparaître aucun personnage, ni aucun animal. (ambiance automnale, lieu qui dégage une énergie particulière…)

-   Temps 2 :Les textes sont distribués entre les participant.e.s Chacun.e va intégrer dans le lieu qu'il a reçu une petite histoire avec un personnage ou un animal qu'il choisit, en gardant la description du lieu exactement dans l'ordre où elle était écrite.


A quelques pas de la route, Marcelou muni de sa ceinture à outils, se trouvait dans une forêt lointaine et proche de sa maison à la fois. Les arbres étaient grands, aussi grands que le cœur de Marcelou pour son amour des forêts.  Aujourd’hui, le ciel était dégagé ce qui ravit Marcelou qui n’y voyait plus très clair depuis son dernier élagage qui l’a rendu presque aveugle.  Le soleil brillait en étant accompagné d’une brise matinale.  Il ne faisait ni trop chaud, ni trop froid ce qui arrangeait bien notre fidèle garde forestier qui n’était ni frileux, ni en chaleur.  Un long chemin était tracé par les pas de la famille DESPASSANTS.  C’était beau, les feuilles tombaient en se laissant aller par le courant d’air et il y en avait à perte de vue au regard de Marcelou.

 

Clara & Leila

 


 

​- Allez, yalla, c’est reparti. Y a pas de jambes de bois dans la compagnie ! Et pas de nouilles non plus, on n’a plus l’âge !

Les trois randonneurs se remettent en marche après une pause pique-nique dans le bourg. La route sortant de Chimay est longue, large et toute droite. Côté gauche, un lac, caché derrière les arbres. A droite, une vue large sur les champs et les prés.

​- Que c’est beau, s’écrie Frank, quel beau pays ! Si on se baignaient dans le lac tout nu, comme chez moi ?

Mais les autres préfèrent continuer pour avancer dans leur pèlerinage thématique houblon dont sont plantés les bords des champs, bien protégés des vaches qui paissent tranquillement, levant la tête au passage des marcheurs.

​- Alors, laissez-moi au moins chanter une chanson de ma patrie.

​- Une chanson, une chanson !

​- Das wandern ist des Müllers Lust, das wa-an-dern…

Tout en chantant, ils croisent des stations la TEC et des affiches « Du goût », « Du sens », « Du vrai » des publicités de la bière régionale.

​- Cette chanson m’a donné soif ! Si on allait boire un bock ?

​- Franck, tu es venu pour boire ou pour randonner ? Ça suffit, avance, on ira piquer une tête et picoler ce soir, dans le prochain bourg. Tu pourras déguster des bières et gouter le bon vieil apéritif français « Dubo, dubon, Dubonnet » de derrière les fagots, un vin aromatisé aux herbes et épices avec de la quinquina apprécié par la reine Elizabeth II et sa mère.

Et ils continuèrent à marcher courageusement jusqu’au soir, car toute bonne bière se mérite!


Susanne et Frank


Après des semaines d’errance dans la lande, le vieux matou a choisi de s’abriter dans une grande ferme ancienne en granit, solide et immuable comme un roc, protégée par un mur en pierre du chemin. La bâtisse est en angle droit et le mur clôt la cour carrée, plantée d’herbes hautes parsemée de fleurs. Là, il sera à l’abri, les habitants ont même pris le soin d’installer un portail en bois qui protège la cour bordée d’arbustes, de fleurs variées et même de trois arbres : un yucca à cinq branches tout contre la maison plein sud, la dépassant maintenant ; une aubépine avec deux troncs enlacés, dont la cime s’approche des fils électriques ; un petit figuier récemment planté qui essaie de se faire une place au soleil. Les rosiers anciens grimpent le long de la maison et du mur et bien sûr, vu la région, des hautes roses trémières dans toutes les nuances de couleurs et des hortensias, mauves et bleus. Une terrasse en bois permet de s’isoler du sol, humide le soir. Exposée au sud-ouest, la cour profite du soleil toute la journée jusqu’au coucher le soir. Pour commencer le vieux matou se faufile par le portail et vient se cacher parmi les rosiers anciens en prenant soin de ne pas se faire piquer. Puis il se met à grimper le long de la maison et du mur. Il passe près des hautes roses trémières et des hortensias. Maintenant bien à l’aise et certain de ne pas être dérangé par un chien importun, il vient s’installer sur la terrasse en bois au soleil, bien isolé du sol humide le soir. Le vieux matou sent qu’il va couler des jours heureux dans cette bâtisse paisible où la cour profite du soleil toute la journée et le soir jusqu’au coucher. Il aura bien quelques souris à croquer pour montrer son utilité et pouvoir continuer à se prélasser. Peut-être même que les propriétaires lui donneront un nom.

Susanne et Caroline

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Leila
Leila
16 oct. 2023
Noté 5 étoiles sur 5.

J’ai à nouveau beaucoup de plaisir à relire les textes qui nous ont tant fait rire mais aussi émus. Merci pour ce précieux partage.

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