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L’histoire du maître zen et du bol plein

Je partage avec vous un enseignement de Michèle Lefèvre reçu lors d’une sadhana de méditation. Nous prendrons le temps de revenir sur le bol vide et le bol plein lors des temps de méditation du vendredi matin.


C’est l'histoire d'un bol plein... tellement plein qu'il déborde. C'est une histoire percutante que vous connaissez peut-être déjà...  


Un jour, un érudit respecté, avide de connaissances, rendit visite à un maître zen renommé. L’érudit, empli de fierté pour son immense savoir, voulait tout comprendre du Zen. Lorsqu’il arriva, il bombarda le maître de questions, exprimant ses propres opinions et démontrant l’étendue de ses connaissances.


Le maître zen l’écouta calmement, sans l’interrompre. Puis, il proposa de servir du thé. L’érudit accepta volontiers, pensant que cette pause lui permettrait de poser d’autres questions.

Le maître versa le thé dans la tasse de l’érudit. Il continua à verser, même lorsque la tasse fut pleine, et le thé déborda sur la soucoupe, puis sur la table. Intrigué, l’érudit s’écria :

« Arrêtez ! La tasse est déjà pleine ! Vous ne pouvez rien y ajouter de plus ! »

Le maître zen s’arrêta, leva les yeux et dit calmement :

« De même que cette tasse est pleine, ton esprit est déjà plein de tes propres idées, opinions et connaissances. Comment puis-je t’enseigner quoi que ce soit si tu ne fais pas d’abord de la place pour recevoir ? »


L’histoire illustre l’importance de l’humilité et de l’ouverture d’esprit dans la quête de la connaissance ou de la spiritualité. Pour apprendre quelque chose de nouveau, il faut savoir vider son esprit des préjugés et des attachements au savoir existant. C’est seulement dans un esprit vide, comme une tasse vide, que de nouvelles idées peuvent être reçues et intégrées.


Un vrai apprentissage commence par la disponibilité à écouter, à accueillir et à s’ouvrir...

L'histoire du bol qui déborde trouve une résonance profonde dans la pratique de la méditation, car elle illustre un principe essentiel : pour méditer, il faut vider l'esprit et cultiver une ouverture sans attentes.


Tout comme le bol débordant, notre esprit est souvent rempli de pensées, de préoccupations, de jugements et de croyances. Ces "contenus mentaux" empêchent une véritable expérience méditative.


Avant de commencer, il est peut-être utile de reconnaître que l’esprit est plein. Puis on peut choisir de ne pas s'attacher à ce contenu, à ce trop-plein. 


La méditation devient alors une façon de "vider la tasse", un moyen de créer un espace dans l’esprit.


Approcher la méditation avec un esprit "débordant" empêche une véritable présence. Il est crucial de s’asseoir en méditation avec une attitude humble, prête à recevoir ce que le moment offre, et sans chercher à contrôler.


Beaucoup abordent la méditation avec des idées sur ce qu’elle "devrait être" ou sur les résultats qu’elle "devrait produire". Cette approche remplit le "bol" de concepts et bloque l’expérience directe. En méditation, l’ouverture et l’absence de jugement permettent d’accueillir ce qui est, sans filtre ni attente.


Comme la tasse doit être vide pour accueillir du thé, l’esprit doit être calme et disponible pour laisser émerger la clarté, la paix intérieure, et la vision profonde. Ce n’est qu’en relâchant les pensées et en observant sans attachement que l’on peut goûter la profondeur de la méditation.


La méditation n’est pas un acte d’accumulation, mais un processus de libération. En devenant comme un bol vide, on permet à la plénitude de l’expérience méditative de se manifester naturellement.


 
 
 

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