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Aparigraha le dernier des 5 Yamas

Les Yamas illustrent les lignes directrices pour conduire une vie plus alignée, ils font partie des huit piliers du yoga décrits par Patanjali dans le Yoga Sutras.


Sutra II.30 « Ahimsa-satya-astéya-brahmacharya-aparigraha yamah »


Les Yamas sont: la non-violence, la vérité, le désintéressement, la modération et le refus des possessions inutiles qui est Aparigraha, c’est à dire la capacité de s’affranchir du besoin de thésauriser ou d’amasser des biens matériels.


B.K.S. Iyengar explique que par l’observance d’Aparigraha, le yogi mène une vie aussi simple que possible et exerce son esprit à ne pas s'affecter de la perte ou du manque de quoi que ce soit.


L’application la plus évidente de ce Yama concerne les possessions matérielles. Dans une société qui nous pousse à accumuler sans cesse davantage de biens matériels, souvent bien au-délà de nos besoins et même de nos envies, la notion d’Aparigraha incarne donc un salutaire retour à l’essentiel.

En nous débarrassant du superflu, nous pouvons ressentir une sorte de soulagement, une nouvelle légèreté. Comme si le fait d’alléger nos possessions extérieures avait un impact positif sur notre état intérieur.

La valorisation de l’intériorité est un enseignement proposé par la notion d’Aparigraha. L’accumulation de biens, la focalisation de notre attention sur ce qui brille se fait au détriment de notre intériorisation.

Quand nous écoutons notre intériorité, nous découvrons que tout est déjà là, cette prise de conscience nous permet de relativiser nos besoins. Déplacer la conscience de l’extérieur vers l’intérieur nous permet de faire le tri entre l’essentiel et le superflu.


Nous sommes de passage:

« Il était une fois un pélerin qui avait entendu le plus grand bien d’un grand maitre spirituel, vivant depuis de longues années en ermite dans une région reculée. L’homme décida d’aller à sa rencontre. Quand il arriva enfin dans sa demeure, il fut très surpris de la trouver presque vide. Une table, une chaise, un lit et quelques ustensiles la meublait.

Il ne put s’empêcher de demander au maitre: «  Mais où sont vos meubles? »

Et le maitre de lui répondre: « Et où sont les tiens? »

Le visiteur désarçonné, répondit: « Mais moi, je ne suis que de passage ».

Ce à quoi le maitre rétorqua: « Moi aussi ».


A quoi bon s’attacher si , de tout façon, toute situation est par essence changeante, éphémère?

Si d’une certaine façon nous sommes tous de passage autant voyager léger, sans trop de bagages et d’attaches qui ne feraient qu’alourdir notre mental.

L’esprit dégagé de toutes ces contraintes matérielles, nous pouvons apprécier chaque jour à sa juste valeur, sans vouloir à tout prix posséder. En nous débarrassant de l’attachement, nous donnons bien plus d’espace à la générosité et nous laissons la beauté de la vie nous toucher.


Et sur le tapis?

Dans notre pratique de yoga, Aparigraha nous sugère de nous engager dans une pratique respectueuse de nos capacités et des limites de notre corps. Le yoga contemporain n’est pas exempt de tentations d’accumulations, que ce soit dans les tenues vestimentaires, le papillonnage d’un cours à l’autre, d’un yoga à l’autre. La diversité peut-être plaisante, mais trop de diversité nous distrait d’un approfondissement qui nous ouvre à une richesse insoupçonnée.


Comme toujours en yoga, le secret est l’équilibre. Aparigraha ne nous demande pas de toujours nous priver de nouveauté mais de la faire en partant de notre intériorité.

Aparigraha nous invite à faire de la place pour une vie plus équilibrée et mieux alignée.



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