Article de Rosemarie Toussaint, professeure de yoga paru dans la revue « le Monde du Yoga » n° 9-10, mai-juin 1995.
La façon dont nous nous engageons dans une posture peut à la fois refléter la façon dont nous nous engageons dans la vie et devenir un exercice pour changer, évoluer et apprendre à sortir du schéma classique « action-réaction ».
La méticulosité et la rigueur proposées dans certains enseignements du Hatha yoga pourrait laisser penser qu’il s’agit d’un travail plus « mécaniste » que yogique.
Il est vrai que si l’on s’engage dans les postures intenses sans ouverture, sans désir sincère de s’observer, s’attachant principalement à la forme, cette façon de pratiquer pourrait même renforcer nos blocages et être un frein à notre évolution.
Or ce que l’on cherche au travers du positionnement le plus « juste », et d’acquérir une force intérieure sans rigidité, la capacité de s’ouvrir sans devenir vulnérable et accéder à la douceur tout en gardant fermeté et confiance en soi.
Cette démarche mène à savoir reconnaître ce qui « EST » et donc au lâcher prise.
Le lâcher prise est une acceptation consciente, un désir de se laisser porter par le flux de la vie, qui n’a rien d’une démission et qui requiert le courage de se défaire de structures protectrices mais sclérosantes ; cette décision est à la mesure du besoin de se libérer.
Nos difficultés en posture, comme au quotidien, nos somatisations contiennent une demande fondamentale de libération, une aspiration à une plus grande liberté d’être soi-même.
Il ne s’agit pas de se débarrasser d’une structure pour la remplacer par une autre; il s’agit de revenir en son centre et d’écouter son guide intérieur, d’être réveillé et de voir notre être tout entier : pensées, émotions, énergie, sensation, et tenter de comprendre.
« Plus vous refusez qu’une chose soit, plus elle devient réalité. » Amrit Desai
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