La colonne vertébrale et la pratique du yoga
L'atelier du 21 mai avait pour objectif d'apprendre à mieux connaître l'anatomie de notre colonne vertébrale et d'apprendre à placer notre axe vertébral dans les postures en prenant conscience des différents segments qui constituent cet axe.
« Sans mouvement correct de la colonne, on ne peut pas vivre de façon dynamique. Le fondement de la vie humaine est la colonne vertébrale mais on n’y accorde pas suffisamment d’attention. » B.K.S. Iyengar, Interview du 1991
La colonne vertébrale a un rôle extrêmement important dans la pratique du yoga. Sa structure est minutieusement étudiée dans chaque posture pour en optimiser les fonctions de soutien et d’alignement du tronc.
On reconnaît assez vite, en tant que pratiquant, les liens entre la colonne et les membres du corps. On apprend, par exemple, que toute action effectuée par les pieds ou les jambes a des effets sur la colonne. On apprend aussi à connaître notre propre colonne vertébrale et sa propre forme qui, comme une empreinte digitale, est unique : il n’existe pas deux colonnes vertébrales identiques et chacun aura besoin de comprendre profondément les fonctionnements de la sienne pour bien pouvoir l’utiliser, non seulement dans la pratique, mais dans la vie quotidienne.
Un peu d’anatomie
L’anatomie osseuse (le squelette) de la colonne vertébrale se compose de différents segments:
- coccyx ;
- sacrum ;
- colonne lombaire ;
- colonne dorsale ;
- colonne cervicale.
Les courbures de la colonne:
- la colonne lombaire est en extension (lordose) ;
- la colonne dorsale est naturellement en flexion (cyphose) ;
- la colonne cervicale est en extension (lordose).
La colonne est formée d’une série d’os, les vertèbres, qui entourent et protègent la moelle épinière et d'un faisceau de tissu nerveux qui fait de connexion entre le cerveau et le reste du corps. La colonne vertébrale soutient la tête et sert de point d’attache aux côtes, à la ceinture pelvienne (le bassin) et aux muscles du dos.
La colonne vertébrale, ou rachis, d’un adulte se compose généralement 26 os:
· Les 7 vertèbres cervicales sont situées dans la région du cou.
· Les 12 vertèbres thoraciques sont situées derrière la cavité thoracique.
· Les 5 vertèbres lombaires soutiennent le bas du dos.
· Le sacrum est un os formé par la fusion de 5 vertèbres sacrales.
· Un os appelé coccyx est issu de la fusion de 4 vertèbres coccygiennes.
Les vertèbres cervicales, thoraciques et lombaires sont mobiles, mais le sacrum et le coccyx ne le sont pas.
Vue de côté, la colonne vertébrale présente des courbures, appelées courbures normales. La courbure lombaire et la courbure cervicale sont en hyperextension, pendant que la courbure thoracique et la courbure sacrale sont en flexion. Les courbures permettent à la colonne de supporter de manière plus efficace le poids du tronc. En particulier :
la courbure lombaire, en déplaçant la colonne vers l’avant, lui permet de mieux porter le poids de la cage thoracique ;
la courbure thoracique ramène le centre du poids en arrière pour que le poids de la cage thoracique soit centré au-dessus de la colonne lombaire.
La courbure cervicale déplace encore la structure de support vers l’avant pour optimiser le port du poids de la tête.
Les disques intervertébraux sont placés entre les corps des vertèbres adjacentes, à partir de la deuxième vertèbre cervicale jusqu’au sacrum. Chaque disque comporte un anneau externe de cartilage fibreux appelé anneau fibreux du disque intervertébral et une substance interne molle, pulpeuse et très élastique appelée noyau pulpeux. Les disques intervertébraux sont des articulations solides permettant à la colonne vertébrale de bouger et d’absorber les chocs verticaux. Lorsqu’ils sont comprimés, ils s’aplatissent et s’élargissent. En raison du vieillissement, le noyau pulpeux durcit et devient moins élastique. L’amincissement et la compression des vertèbres entraînent une diminution de la taille avec l’âge.
Les vertèbres lombaires (L1 à L5) sont les vertèbres les plus grandes et les plus robustes, parce que le poids corporel supporté par les vertèbres augmente toujours dans la portion inférieure de la colonne vertébrale. Les processus des vertèbres lombaires sont courts et épais. Les processus épineux, de forme quadrilatérale, sont épais, larges et dirigés presque directement vers l’arrière. Ils constituent d’excellents points d’attache pour les grands muscles dorsaux.
La ceinture pelvienne, ou ceinture du membre inférieur, est constituée des deux os coxaux (coxa: hanche), ou os iliaques; on les appelle couramment «os de la hanche». Les os coxaux se rejoignent à l'avant au niveau d'une articulation nommée symphyse pubienne. À l'arrière, ils s'unissent au sacrum pour former les articulations sacro-iliaques. L'anneau formé par les os coxaux, la symphyse pubienne et le sacrum est une structure profonde appelée bassin (pelvis). Au point de vue fonctionnel, le bassin offre une assise solide et stable à la colonne vertébrale et aux organes abdominaux. La ceinture pelvienne du bassin relie également les os des membres inférieurs au squelette axial; elle s'articule avec la colonne vertébrale au niveau de l'articulation sacro- iliaque.
Les muscles du bas du dos, de la taille et du bassin:
Les muscles qui se trouvent à l’avant du tronc, dont fait partie le groupe des abdominaux, sont des fléchisseurs de la colonne (ils font le mouvement vers l’avant) et assistent aussi dans les rotations et les mouvements latéraux de la colonne. Les muscles postérieurs du tronc font les extensions (mouvements vers l’arrière) de la colonne, ainsi que les inclinaisons latérales et les rotations de la colonne.
La mobilité de la colonne vertébrale:
Les différents segments de la colonne vertébrale n’ont pas les mêmes possibilités de mouvement. La colonne ne bouge pas donc comme une seule chose quand on se plie en avant, sur les côtés ou lorsque l'on tourne : certains segment sont plus faciles à la flexion, certains à l’extension, etc.
Pour parler des mouvements de la colonne on utilise comme repère une position de base, appelée position anatomique de base, qui est celle du corps debout, tronc vertical. C’est très intuitif : le corps a une partie antérieure, une postérieure, deux latérales. On visualise un axe qui traverse verticalement le tronc : cela servira à définir la direction des mouvements du tronc.