Pour les occidentaux que nous sommes, la mobilité articulaire est considérée presque uniquement en tant que condition de la mobilité générale du squelette, donc du corps dont il est la charpente. Que nos articulations soit plus ou moins rouillées ne nous paraît pas inquiétant dans la mesure où la réduction de leur mobilité ne nous gêne pas dans nos mouvements.
Les yogis, par contre, veillent avec soin à entretenir la mobilité de toutes leurs articulations, sans distinction, parce que, selon leurs théories, à toute réduction de mobilité d’une articulation correspond une réduction proportionnelle de la circulation des énergies vitales, subtiles.
Ainsi, le problème se déplace du champ de la simple mobilité à l’ensemble de la circulation de l’énergie vitale dans le corps. Ils constatent notamment que, plus notre capital de vitalité est grand, plus grande aussi est notre mobilité articulaire. Ils font remarquer que la vitalité est à son maximum chez le jeune enfant, à son minimum chez le vieillard sénile et, bien sûr, que la mobilité articulaire suit une courbe descendante parallèle. Ils estiment vital de faire en sorte que toutes les articulations aient leur mobilité physiologique maximum, qui est beaucoup plus grande que nous ne l’imaginons d’ailleurs, et, en plus, de les mettre systématiquement en action chaque jour. Cela concerne, bien sûr et en premier lieu la mobilité des articulations vertébrales. C’est pourquoi ils ont inventé et pratiquent les postures yogiques qui impliquent pratiquement toute la mobilisation de l’épine dorsale. Nous admettons sans peine que si la colonne est rigide, étant donné que toute l’activité nerveuse, volontaire autonome, passe par le rachis, les vertèbres plus ou moins bloquées réduisent le passage de l’énergie nerveuse, donc que la vitalité de tout organisme est atteint dans la même proportion. Par contre, quand il s’agit des autres articulations, celle des pieds, des genoux, des hanches, de la ceinture scapulaire, des bras, des poignets et des mains, nous voyons dans leur bonne mobilité une simple question de confort de vie. Pour les yogis, si la circulation des fluides ou des énergies est freinée quelque part, cela retentit sur l’ensemble de la circulation du Prâna, de l’énergie vitale, dans tout le corps.
Conclusion, toutes les articulations doivent être maintenues en parfait état de mobilité et pour cela elles doivent bouger.
André Van Lysbeth, Santé et Yoga, éditions Almora, mai 2018, pages 337-338
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